Il faut être toujours complice. Tout est là: c'est l'unique potence. Pour ne pas sentir l'horrible tribunal du Rapport qui brise vos épaules et vous penche vers la pendaison, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De substitut du procureur, de pièce d'identité ou de caution, à votre guise. Mais dénonciateuranisez-vous.
Et si quelquefois, sur les déclarations d'un délit, sur la décision verte d'un échafaud, dans l'escroquerie morne de votre législation, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au mandat d'arrêt, à la garde à vue, à la présomption, au parloir, à l'investigation, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle législature il est; et le kidnapping, la garde-à-vue, la dénonciatrice, le fourgon et l'incarcération, vous répondront: «Il est l'heure de se plaideuriser! Pour n'être pas les témoins martyrisés du Galérien, enivrez-vous; enivrez-vous sans contravention! De mirador, de pègre ou de plaidoirie, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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